
Budget fédéral 2019 : un budget démesuré et un cadeau de Noël empoisonné avant les élections
Communiqué – La députée de Beauport—Côte-de-Beaupré—Île d’Orléans—Charlevoix, Sylvie Boucher, ministre du Cabinet fantôme du Développement économique rural et de l’Agence de développement économique pour les régions du Québec, se dit très déçue du dernier budget du gouvernement libéral. Comme il était à prévoir, c’est sur un fond de controverse entourant le scandale de SNC-Lavalin que ce budget a été présenté à la Chambre des communes, hier après-midi. Celui-ci se veut un saupoudrage électoral avec lequel le ministre des Finances Bill Morneau tente de faire oublier sa promesse de 2015, soit celle de revenir à l’équilibre budgétaire en 2019. C’est donc avec 41 milliards de dollars de nouvelles dépenses, lesquelles seront financées par des hausses de taxe, que le gouvernement libéral de Justin Trudeau a présenté son dernier budget avant les prochaines élections fédérales.
« Pour les régions rurales, les attentes étaient très élevées, notamment celles liées aux investissements pour que tous les Canadiens et les entreprises installées au pays soient branchés à Internet haute vitesse. La nouvelle ministre du Développement économique rural, Bernadette Jordan, avait d’ailleurs indiqué que de brancher les Canadiens vivant en région était l’une de ses priorités, mais il faudra attendre au moins 10 ans avant que cela ne puisse se réaliser. Cela est inacceptable, d’autant plus que son gouvernement mentionne qu’en 2019, un accès rapide et fiable à Internet n’est pas un luxe, mais une nécessité et que de brancher tous les Canadiens est essentiel pour le développement économique du pays », déplore la députée.
En ce qui a trait au soutien aux agriculteurs des secteurs soumis à la gestion de l’offre, le gouvernement fédéral entend dépenser 3,9 milliards de dollars pour les producteurs de lait, de volailles et d’œufs qui ont subi les contrecoups de l’accord de libre-échange avec l’Europe (AECG) et du partenariat transpacifique (PTPGP). Ce que le gouvernement ne dit pas, c’est que l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) n’est pas encore entré en vigueur et que les répercussions de ce nouvel accord ne sont donc pas couvertes par ces dernières compensations. L’Union des producteurs agricoles (UPA), insatisfaite, estime que les 3,9 milliards de dollars annoncés sont insuffisants pour couvrir les pertes encourues et à venir. Pour la députée Sylvie Boucher, « il est inconcevable que nous ne puissions pas savoir à partir de quand, de quelle manière, ni sur combien d’années, sera versée cette somme tant attendue. » Dans la réalité, aucun engagement immédiat n’a été pris. Il n’y a rien de budgété pour les producteurs laitiers du Québec. Il s’agit seulement de chiffres théoriques pelletés vers l’avant.
« Nous savions tous que le retour à l’équilibre budgétaire n’était pas du tout à l’horizon et que ce n’est pas une priorité pour le gouvernement de Justin Trudeau. Avec un déficit additionnel qui se chiffre à 19,8 milliards de dollars pour 2019-2020, pour un montant total de 71 milliards de dollars, il est plus qu’évident que c’est une promesse brisée par ce gouvernement libéral qui coûtera très cher aux générations futures. C’est totalement irresponsable d’endetter volontairement et aveuglement les générations futures », dénonce Mme Boucher.
Le gouvernement libéral tente d’ailleurs de faire croire que l’économie du Canada est l’une des plus performantes au monde, mais en réalité, comme celles de nombreux pays occidentaux, elle n’a pas connu une année 2018 à la hauteur des attentes des contribuables. Malgré l’enthousiasme démesuré du premier ministre Justin Trudeau, le PIB canadien a seulement crû de 1,9 %, alors que le ministre des Finances Bill Morneau souhaitait plutôt annoncer un bond de 2,3 %.
« Avec ce budget qu’on pourrait qualifier du ‘’Noël en mars de Justin Trudeau’’, le premier ministre tente de cacher les actes de corruption qu’il a commis dans le scandale SNC-Lavalin sous 41 milliards de dollars de nouvelles dépenses libérales. C’est l’opération de camouflage la plus dispendieuse de l’histoire et si Justin Trudeau s’attend à ce que nous acceptions calmement la dissimulation de son ingérence politique dans une affaire criminelle, il sera très surpris », conclut Mme Boucher.