Urgence linguistique : renverser le déclin en 10 ans
Québec, le 17 mai 2021 – Le Parti Québécois a présenté aujourd’hui son Plan d’urgence pour la langue française. Ce plan ambitieux vise non seulement à freiner le déclin du français au Québec, mais aussi à le renverser en 10 ans, de façon à revenir à une proportion de 82 % de locuteurs dont la langue d’usage est le français. Le plan a également pour but de faire passer le transfert linguistique des allophones vers le français de 55 % à 75 % durant cette même période. L’atteinte de ces objectifs sera mesurée par le Commissaire indépendant à la langue française, qui aura pour mandats de faire rapport annuellement de la situation du français au Québec et d’émettre des recommandations quant à l’atteinte des cibles. Ce plan, qui s’avère un projet de société pour tous les Québécois et toutes les Québécoises, s’articule autour de trois axes d’intervention fondamentaux : l’immigration, la langue de travail et la langue de l’enseignement supérieur.
« C’est avec le sens des responsabilités que nous présentons aujourd’hui notre plan pour répondre à l’urgence linguistique au Québec. Quand on pense à l’avenir du français, on doit penser d’abord à l’objectif souhaité, soit celui de faire du français une réalité incontournable dans toutes les sphères de la vie collective, et ensuite prendre les moyens pour y arriver », a déclaré Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti Québécois.
EN BREF
Pour renverser la tendance, le Parti Québécois propose entre autres, dans son plan d’urgence, ces 7 mesures fondamentales et absolument nécessaires, s’articulant autour de trois piliers – l’immigration, la langue de travail et la langue de l’enseignement supérieur :
1. Diminuer les seuils d’immigration afin qu’ils correspondent aux capacités d’accueil et de francisation de la société québécoise;
2. Exiger la connaissance du français au point d’entrée pour tout immigrant économique;
3. Interdire l’exigence de l’anglais à l’embauche;
4. Appliquer la Charte de la langue française au réseau collégial;
5. Rendre l’octroi des subventions et de tout autre avantage aux entreprises conditionnel au respect de la Charte;
6. Mettre sur pied un bureau de promotion du contenu québécois;
7. Faire de la Charte une loi quasi constitutionnelle, et étendre son application aux entreprises de 25 à 49 employés ainsi qu’aux entreprises de compétence fédérale.
Le plan du Parti Québécois contient également un certain nombre de mesures supplémentaires qui, bien qu’elles ne soient pas aussi déterminantes pour renverser la tendance, contribueront à redonner au français son statut de langue officielle et de langue commune.
Le déclin du français est intrinsèquement lié aux changements démographiques de la société québécoise. Pour que le poids démographique des francophones du Québec se maintienne, les transferts linguistiques des nouveaux arrivants devraient être de l’ordre de 90 % vers le français; or, à l’heure actuelle, ils sont plutôt de 55 %. Les études démontrent par ailleurs que le français comme langue parlée le plus souvent à la maison connaît une régression : en 2021, environ 78 % des Québécois parlent le plus souvent français à la maison, ce qui représente une chute de 4 % depuis 2011. Nous visons à retrouver le pourcentage de 2011, soit 82 %, dans 10 ans.
« Depuis plus de quarante ans, le Parti Québécois fait de la promotion et de la défense du français un des éléments centraux de son action politique. Jamais une formation politique n’en a fait autant pour la langue française dans l’histoire du Québec. Nous continuons et continuerons de le faire avec fierté, ambition et courage », a pour sa part déclaré Pascal Bérubé, le député de Matane-Matapédia, chef parlementaire et porte parole du Parti Québécois en matière de langue française.